Le principe du desktop movie est assez simple : il consiste à faire des captures d’écran et/ou de re-filmer son écran d’ordinateur comme matière filmique. Les images peuvent être montées entre elles via un logiciel de montage, ou alors c’est l’interface même de l’ordinateur et l’organisation en fenêtres que l’on ouvre et ferme qui tient lieu d’enchaînement entre les images, à la manière du tourné-monté.

A l’issue de la période de confinement lié à la pandémie du COVID-19, nous avons réalisé à quel point l’écran d’ordinateur pouvait se substituer à nombre de nos activités et de nos interactions sociales, quelles soient professionnelles ou personnelles. Nos ordinateurs tiennent aussi lieu d’espace de stockage de nos souvenirs, et permet d’accéder à une multitude de contenus visuels, textuels et sonores disponibles en ligne.

La forme du desktop movie permet de concevoir des films avec peu de moyen et peu de matériel, qui peuvent être des récits intimes ou plus engagées, des formes poreuses qui mélangent une matière personnelle et une matière « commune ». Elle permet également d’appréhender les images et les contenus qui circulent sur internet, et à être sensible à la manière dont les interfaces que nous manipulons quotidiennement sont conçues. L’ordinateur devient ainsi un moyen de création et d’émancipation à portée de main.

Réaliser un dessktop movie permet également de se confronter de manière pratique aux questions de droit, par exemple le droit à la propriété intellectuelle ou le droit à l’image et à la vie privée, et notamment sur internet, qui est un espace légiféré.

Mise en place de l’atelier, déroulé et restitution

L’atelier nécessite d’avoir accès à un ordinateur par personne ou par binôme, et accès à une connexion internet. Il s’adresse principalement à un public d’adolescent·es ou jeunes adultes.

L’atelier est pensé pour se dérouler sur cinq jours consécutifs:

– le premier jour, les participant·es se familiariseront avec le thème, la forme du desktop movie et ses techniques. Cela se fera par des discussions en groupe et le visionnage de différents court-métrages et/ou d’extraits de films (des films où les personnages pleurent, et des desktop movies), mais aussi des images issues de l’actualité et de la culture internet (memes, vidéos youtube, …). Les participant·es seront encouragé·es à prendre la parole et à proposer des idées.

– le deuxième jour, chacun·e des participant·es sera invité·e à collecter des images pour construire un bout de récit en lien avec le thème, qu’il ou elle partagera avec le reste du groupe en milieu d’après-midi afin d’en discuter tous ensemble. A l’issu de ces discussions, nous pourrons décider en groupe si la restitution sera un film collectif ou plusieurs petits films.

– les trois jours suivant seront dédiés à la création de ou des œuvres qui seront produites, avec chaque jour une mise en commun suivi de discussions. Le dernier jour pourra être un moment de restitution conviviale en présence des accompagnateur·ices des jeunes.

Chaque matin, il sera proposé de «prendre le petit-déjeuner», autrement dit de regarder des vidéos/extraits de films avant de se mettre au travail.

A l’issu de l’atelier, et avec l’accord des jeunes, une projection publique sera organisée. Le ou les films pourront également être accessible en ligne.